Chemin des Trois Fortins

Le chemin des Trois Fortins porte bien son nom : il conserve sur ses bords, trois bunkers de 1934, presque intacts.

Ils ont été construits, comme une centaine d’autres, pour renforcer le dispositif de la ceinture de forts autour de Namur (la Position Fortifiée de Namur), lorsque son réarmement fut décidé vu la montée de la tension internationale, liée à l’arrivée au pouvoir du régime nazi en Allemagne.

Parmi les leçons tirées de l’offensive allemande d’août 1914, on avait constaté que la distance entre les forts ne permettait pas à l’ennemi de s’infiltrer discrètement entre eux. Ces nouveaux petits fortins intermédiaires en béton devaient à la fois renforcer la surveillance et empêcher l’intrusion de petits groupes.  Ils étaient équipés de mitrailleuses et positionnés dans les campagnes ou le long de routes d’accès. Le secteur Entre-Sambre-et-Meuse, qui englobait les forts de Malonne et Wépion Saint-Héribert, fut ainsi muni de 26 postes : 12 sur Malonne. 14 sur Wépion. Huit de ceux de Malonne sont toujours visibles, dont les trois de cette rue.

Quand on vient du centre de Malonne, le premier apparaît sur la gauche, au milieu d’un jardin privé que longe un sentier. C’est le BM6. Il a été construit, comme ses collègues malonnois, selon le modèle standard avec une chambre de tir. Notez sa reconversion actuelle…

400 mètres plus loin, toujours côté gauche, voici, à l’orée du bois, le bunker BM7. Il ne devait pas servir pour le tir, mais comme poste d’observation cuirassé du fort de Saint-Héribert. Cette affectation justifie le fait qu’il est plus grand, comportant un local dit de détente, pour la petite garnison qui y séjournait.

Quelques dizaines de mètres de là, de l’autre côté de la rue, voici le BM8, du même modèle que le 6. Il est bien visible, bien conservé malgré quelques crasses à l’intérieur.

Texte : Jean-François Pacco