Rappelez-vous, en avril, un collectif de Malonnois désireux d’améliorer le service de transports en commun dans le village vous a sollicités pour participer à une enquête, parue dans le Malonne première d’avril. Elle pouvait également être remplie via un QRcode. Vous avez été nombreux à y répondre.

714 : c’est en effet le nombre exact de réponses collectées. L’heure est maintenant venue de dresser un premier bilan. 

473 questionnaires malonnois … mais aussi 232 non-malonnois  

Pourquoi autant de non-malonnois, direz-vous ? D’une part parce que nous avons notamment distribué nos questionnaires dans des bus qu’empruntent aussi des usagers habitant plus loin que Malonne. Et d’autre part parce que nous avons voulu toucher les jeunes qui se rendent chaque matin dans les écoles de Malonne. Il était important d’inclure ces publics, car aucune réorganisation de l’offre des bus passant par Malonne ne peut être envisagée sans les prendre aussi en compte.

Cependant, le présent article n’analyse que les réponses des 528 Malonnois et Floreffois. Pourquoi y inclure les Floreffois ? Parce que leur sort est le plus intimement lié à celui des Malonnois. Les lignes 10 et 28, et même la ligne 6, transitent en effet par Floreffe avant de traverser Malonne. Dans nos analyses, nous n’incluons cependant que les habitants de l’ancienne commune de Floreffe (quartiers de Buzet, Sovimont, Maulenne, Lakisse et Riverre), à l’exclusion donc des résidents de Franière, Soye et Floriffoux.

Sur-représentation des jeunes, des femmes et des ménages avec voiture

9,4 % des Malonnois ont participé à notre enquête. Ce taux de réponse est nettement supérieur à celui des Floreffois (qui ne dépasse pas 2 %). Au sein de Malonne, tous les groupes sociaux ne sont pas représentés de manière identique. Les jeunes ont davantage participé à notre enquête : 16 % des Malonnois de 10 à 25 ans ont rempli un questionnaire, contre seulement 7,5 % des plus de 25 ans. Les femmes sont aussi sur-représentées (59 % de l’échantillon). Autre souci de représentativité : seuls 9 % des répondants disent faire partie d’un ménage sans voiture alors qu’en 2022, 16 % des ménages malonnois ne possédaient pas de voiture.

Ces biais de représentativité plombent-ils la pertinence de notre enquête ? Nullement, car nous avons pris soin de corriger ces biais quand c’était possible, et nous avons privilégié les analyses de sous-populations partageant un même profil.

Une moyenne de 1,4 aller-retour par semaine

En donnant à chaque classe d’âge le poids qu’elle a dans la population, nous pouvons estimer qu’en moyenne un Malonnois effectue 1,4 trajet aller-retour en bus chaque semaine scolaire. Ce chiffre est probablement supérieur à la réalité car les non-répondants à notre enquête utilisent sans doute moins le bus que celles et ceux qui y ont répondu. La fréquentation moyenne varie significativement selon l’âge. Fort élevé chez les plus jeunes (2,8 allers-retours pour les 10-17 ans et 3,6 pour les 18-25 ans), il diminue ensuite fortement (passant de 1,2 pour les 26-35 ans à 0,7 pour les plus de 65 ans).

Ces moyennes cachent une distribution très étalée, comme l’indique le graphique : il y a autant de personnes qui n’utilisent jamais le bus (25 %) que de personnes qui l’utilisent au moins 3 jours ouvrables par semaine (26 %). Ce qui signifie que la moitié des Malonnois l’utilisent moins fréquemment (de quelques fois par an à 2 fois par semaine).

Fréquence d’utilisation des bus hors vacances (par les Malonnois et Floreffois)

Beaucoup d’usagers utilisent plusieurs lignes de bus 

Cette statistique étonnera peut-être : seuls 24 % des Malonnois ou Floreffois qui utilisent le bus se limitent à une seule ligne. 38 % en utilisent deux et autant en utilisent trois ou davantage. Étant donné que les lignes 6 et 64 empruntent un parcours identique entre le Malpas et le bas de La Navinne, 57 % des répondants disent utiliser indifféremment ces deux lignes, et la moitié d’entre eux emprunte également la ligne 28.

Pas seulement pour aller à l’école ou au travail

Une question portait sur les motifs d’usage des bus. Six fonctions étaient proposées : l’école, le travail, les achats, les loisirs, les amis ou la famille, les activités bénévoles. Surprise : les loisirs sont le motif le plus souvent évoqué (38 % des répondants le mentionnent) tandis que les achats sont le deuxième (34 %). Certes, si nous avions tenu compte de la fréquence d’usage, l’école et le travail figureraient très probablement en tête de classement. Mais qu’importe : l’enquête souligne la multifonctionnalité des bus, également utilisés pour aller voir des amis ou de la famille (par 26 % des répondants) et pour du bénévolat (6 %).

Ces données ont pour corollaire que beaucoup de personnes combinent divers usages. Si 30 % utilisent le bus uniquement pour l’école ou le travail, 33 % ne l’utilisent jamais pour ça, mais en font usage pour des achats, des loisirs, visiter des amis ou de la famille ou pratiquer du bénévolat. Les 37 % restants combinent l’usage du bus pour l’école ou le travail et pour d’autres fonctions.

Un réservoir d’usagers potentiels ?

116 répondants Malonnois et Floreffois disent ne jamais utiliser le bus. L’utiliseraient-ils si des améliorations étaient apportées à l’offre de bus ? Oui certainement, répondent 42 % d’entre eux. Oui peut-être, affirment 41 autres %. Seuls 16 % des personnes déclarent qu’elles n’utiliseront jamais le bus, quelles que soient les améliorations apportées. Autrement dit, 83 % des répondants non usagers se disent ouverts à l’utilisation des TEC. Gardons-nous cependant d’un trop grand optimisme. Notamment parce que les améliorations attendues par ceux qui se disent prêts à faire le pas n’arriveront peut-être jamais.

Vos demandes ? Avant tout de meilleurs horaires

Notre enquête indique clairement que la demande n°1 des Malonnois et Floreffois concerne les horaires. 56 % des personnes interrogées déclarent qu’elles prendraient plus souvent le bus si l’horaire « aller » était mieux adapté à leurs besoins. Et 55 % s’il en allait de même pour l’horaire « retour. » Vous êtes à peine moins nombreux (48 %) à demander une desserte de bus plus fréquente. Que vous soyez étudiants, travailleurs ou ni l’un ni l’autre, ce sont toujours ces trois demandes qui arrivent en tête des 12 propositions que nous avions énumérées.

Mais à quels moments de la journée ou de la semaine augmenter l’offre ? D’abord en milieu de journée et en soirée, disent respectivement 58 % et 56 % d’entre vous. Mais 68 % de ceux qui travaillent ou étudient à Namur-ville sont surtout demandeurs de bus entre 7h30 et 8h30, une tranche horaire durant laquelle aucun bus ne part de Malonne. Une meilleure desserte durant le week-end recueille un peu moins d’adhésion (46 %).

D’autres demandes encore : correspondances, bus moins bondés, etc.

La demande qui arrive en quatrième position concerne l’amélioration des correspondances avec les trains ou les autres bus. 35 % d’entre vous expriment cette réclamation, surtout portée par ceux qui étudient ou travaillent ailleurs qu’à Malonne, Floreffe et Namur-ville. La cinquième demande, portée par 31 % d’entre vous (et surtout par ceux qui étudient ou travaillent à Namur-ville), est d’avoir des bus moins bondés. Sixième demande : des arrêts de bus plus proches du domicile (une demande exprimée par 25 % d’entre vous). Viennent ensuite les problèmes de ponctualité et d’informations sur les perturbations.

Vous utiliseriez plus souvent le bus si…

D’autres suggestions encore… 

Deux questions ouvertes vous permettaient de vous exprimer plus librement. L’une demandait à quel endroit vous souhaiteriez que le bus vous permette d’aller, l’autre invitait à rédiger d’autres commentaires. Au-delà de demandes déjà évoquées ci-dessus, on notera les propositions suivantes :

  • Au niveau horaire : fréquence des bus toutes les heures jusque 23h00 ; possibilité d’arrêter le bus à la demande en soirée.
  • Au niveau itinéraire : plus de lignes décentralisées vers la périphérie (Wépion, Flawinne, Profondeville, Jambes, Moustier, …) et vers les grandes villes les plus proches (Charleroi, Gembloux) ; nouveaux arrêts au téléphérique de Namur et au zoning de Malonne-Floreffe ; fusion des lignes 6b et 27 parce qu’elles présentent une certaine redondance de parcours et d’horaires.
  • Création d’une navette spécifique à Malonne qui desservirait tous les quartiers pour amener les passagers près des grands axes et de leurs lignes à fréquence de passage plus élevée (arrêts Port, Malpas, Navinne, Fond).
  • Développement de l’intermodalité entre le réseau TEC et d’autres modes de déplacement, avec des dispositifs tels qu’un parking dépose minute, une meilleure connexion avec le réseau pédestre, ou un parking vélos sécurisé.

Quatre populations qui n’ont pas les mêmes besoins de déplacement 

Les bus sont les plus fréquemment utilisés pour aller à l’école ou au travail. Le fait que l’on soit ou non étudiant ou travailleur influence dès lors les pratiques et les demandes. Ce qui détermine aussi ces pratiques et demandes, c’est la localité où se situe l’école ou le travail. Nous avons donc identifié quatre populations, distinguant les personnes qui :

  • n’étudient pas et ne travaillent pas (112 répondants) ;
  • étudient ou travaillent à Malonne ou Floreffe (125 répondants) ;
  • étudient ou travaillent à Namur-ville ou Salzinnes (173 répondants) ;
  • étudient ou travaillent ailleurs (111 répondants). Cette dernière catégorie regroupe des destinations très variées mais toutes exigent de la part des usagers des bus de prendre à Namur une correspondance SNCB ou TEC.

Le défi ? Tenir compte au mieux des demandes de ces divers groupes… même si ces demandes ne convergent pas toujours.

Et maintenant ? 

Cette enquête a permis à notre collectif de dresser un constat des habitudes, des souhaits et demandes des usagers ainsi que des non usagers. Mais le travail de notre collectif est loin d’être terminé : il n’en est même qu’à ses débuts. Maintenant, il va falloir affiner et compléter ces résultats. Notre objectif : déboucher sur des propositions. Nous reviendrons à l’automne avec des idées à soumettre d’abord aux Malonnois et Floreffois puis à la Ville et au TEC.

En attendant, vous pouvez consulter l’analyse plus complète de l’enquête sur le site de Malonne Transitionne… Et – pourquoi pas ? – rejoindre notre groupe (en contactant bernard.delvaux(at)uclouvain.be).

Groupe d’action TEC-Malonne

Malonne Transitionne