4. Le Landoir
La vie à Malonne s’est installée en premier lieu le long du Landoir.
Prenant sa source sur les hauteurs de Bois-de-Villers, il se jette dans la Sambre. C’est au début du 20e siècle que la Commune décide le couvrement du ruisseau. Ces travaux vont bouleverser complètement le paysage.
Des relevés biotiques ont été effectués en 2004 et 2009 par le DEMNA.
Mais le résultat montre une qualité médiocre du ruisseau, peu étonnant au vu des déchets organiques déversés (les résultats peuvent être obtenus auprès de Philippe Burgeon).
Le Landoir fut appelé primitivement Landuve qui signifie ruisseau de la terre sacrée. Certains documents anciens parlent de torrent pour le désigner.
Le Landoir prend sa source sur les hauteurs de Bois-de-Villers où s’étale, dans le fond, le bassin de réception de ses eaux. Son cours, à partir des limites malonnoises à la dépression ouest de la haute Marlagne, se déroule à Malonne. Des étangs ont été creusés par des riverains. Le Landoir a des affluents: du sud au nord, le Plary et le ru de Basse Fontaine qui confluent à Manstée. Un autre petit ruisseau formait à Champ-Ha un étang, réserve en poissons des moines augustins de l’abbaye, il rejoint le Landoir au sud de Malpas. Continuant son cours, notre ruisseau reçoit un petit ru au Ritchy.
Mais le plus marqué des affluents est la Navinne qui, au cours des siècles, a raviné le calcaire viséen si bien qu’on fut obligé de voûter le Landoir. Il est aussi fait mention de l’étang de l’Ecole d’en bas, construite sur la rive gauche de la Navinne (angle formé par le chemin du Fond et l’ancien sentier de la Navinne). Dans les Fonds, existait autrefois un moulin actionné par ses eaux retenues dans un grand étang (emplacement actuel de l’Ecole Fondamentale St-Berthuin). Plus au nord enfin, voici le Rutenne, au nom évocateur de son maigre débit : le Rutenne passe près du Mauvais Trou aux pieds de la Vigne. Il traverse la propriété de la Blanche Maison (Fond de Malonne).
La gravure des « Délices du Pays de Liège » de Saumery montre le ruisseau courant le long de l’abbaye. Un pont l’enjambe à l’entrée et le moulin comme la brasserie y rejetaient leurs eaux. Le Landoir fut voûté par les Frères lors de la construction de leur chapelle (1853) jusqu’au Fond de la Navinne. Celle-ci fut voûtée en 1862, et le travail fut prolongé jusqu’à l’ancien moulin Noulard. Dès la fin du XIXe siècle, le village couvrit les eaux du ruisseau de Malonne jusqu’au confluent avec le Rutenne, près de l’actuelle « Maison Blanche », rue du Fond.
A la place de la statue de Saint Jean-Baptiste de la Salle, au milieu de la cour d’honneur de l’Institut, s’élevait à plus de trois mètres de hauteur un jet d’eau depuis le milieu d’une jolie pièce d’eau. Une conduite de plus de 100 mètres y amenait de l’eau prise dans le Landoir.
Le Landoir se jette dans la Sambre.
On rencontre la Bergeronnette des ruisseaux le long du Landoir. Les insectes et leurs larves constituent le fond de sa nourriture. Elle chasse en parcourant le bord de l’eau. Elle est migratrice partielle.
Quelques bouquets d’arbres, principalement des Aulnes, liés par quelque pacte secret à l’eau, constituent une végétation touffue des plus caractéristiques.
Maintes légendes contradictoires ont tissé une aura de mystère autour de l’aulne glutineux qui a inspiré de la crainte aux hommes, son bois prenant une étrange teinte rouge orangé lorsqu’on vient de le couper et évoquant la couleur du sang.
La chrysomèle de l’Aulne est un coléoptère Chrysomelidae, famille d’insectes phytophages (= mangeurs de végétaux) dont la taille se situe le plus souvent en deçà du cm. Cette chrysomèle est très commune, très prolifique, et très largement répandue. Sans être véritablement grégaire cet insecte vit plus ou moins en « colonies » d’où le côté parfois spectaculaire de ses dégâts. Les jeunes aulnes sont particulièrement touchés, mais les plus âgés ne sont pas dédaignés pour autant, les pousses de l’année ayant la tendreté voulue.
Le plus connu des canards, le Canard colvert, peut se contenter d’un petit ruisseau comme le Landoir. Les adultes ont un dimorphisme sexuel très marqué. Le nid sera bien caché, à l’abri dans les broussailles.
Texte : Philippe Burgeon
Résumé :
La vie à Malonne s’est installée en premier lieu le long du Landoir. Prenant sa source sur les hauteurs de Bois-de-Villers, il se jette dans la Sambre. C’est au début du 20e siècle que la Commune décide le couvrement du ruisseau. Ces travaux vont bouleverser complètement le paysage. Des relevés biotiques ont été effectués en 2004 et 2009 par le DEMNA. Mais le résultat montre une qualité médiocre du ruisseau, peu étonnant au vu des déchets organiques déversés.