11. Mutien Marie
Le sanctuaire Saint-Mutien-Marie abrite la tombe d’un modeste frère des Écoles chrétiennes, Louis-Joseph Wiaux.
Né le 20 mars 1841 à Mellet (au nord de Charleroi) dans une famille profondément chrétienne, il travailla d’abord comme apprenti à l’atelier de son père, forgeron. Il entra, à l’âge de 15 ans, au noviciat des Frères des écoles chrétiennes à Namur et reçut le nom de Frère Mutien-Marie. Il fut, dès 1859, affecté à l’institut Saint-Berthuin de Malonne, où il passa le reste de sa vie.
Peu doué pour l’enseignement, Frère Mutien-Marie était affecté à des emplois subalternes qu’il acceptait avec joie et humilité : catéchisme, cours de dessin et musique. Il apprit plus ou moins bien l’harmonium, le piano, la flûte, le baryton, la contrebasse et s’initia au dessin. Ses élèves le surnommaient Le frère qui prie toujours. Toujours disponible et s’attelant à ses tâches avec rigueur et fidélité, Mutien-Marie était un homme profondément bon. Son sourire illuminait son visage qui traduisait l’expression d’un bonheur vrai. Son obéissance était sans limite. Il était donc corvéable à merci et toutes les surveillances étaient pour lui.
Il est mort le 30 janvier 1917, durant un rude hiver et alors que l’institut était partiellement occupé par les Allemands. Le jour même de sa mort, on signalait des faveurs, attribuées à son intercession. Et bientôt, ce fut un défilé de pèlerins venant prier sur sa tombe, au cimetière de Malonne. Pour faire face à cet afflux, son corps fut transféré dès 1926 au pied de l’église. On vient l’implorer de partout, perpétuant ainsi l’habitude qui consistait, de son vivant, à lui demander de prier pour les gens. De nombreux témoignages affluaient, attestant notamment de guérison.
Le sanctuaire moderne, qui abrite son tombeau, a été construit en 1980. A cette occasion, on avait invité, à la reconnaissance des restes, le frère Madire, l’un des derniers frères à avoir connu le frère Mutien. Madire était atteint d’une arthrose évolutive incurable et extrêmement douloureuse. Pour s’approcher du cercueil qu’on venait d’ouvrir, le frère Madire oublia ses béquilles. Dès ce moment, il n’eut plus à souffrir de son arthrose et n’utilisa plus de béquilles jusqu’à la fin de ses jours, quoique, au dire des médecins, l’arthrose n’avait pas disparu. Ce fait, considéré comme miraculeux, amena la canonisation.
Frère Mutien a été béatifié par le pape Paul VI en 1977 et canonisé par Jean-Paul II en 1989. En 1994, Jean-Paul II avait prévu de venir se recueillir sur sa tombe, mais la visite fut annulée, à cause d’une chute.
Texte : Jean-François Pacco
Résumé :
Le sanctuaire Saint-Mutien-Marie abrite la tombe d’un modeste frère des Écoles chrétiennes, Louis-Joseph Wiaux.
Né le 20 mars 1841 à Mellet (au nord de Charleroi), Louis-Joseph entra, à l’âge de 15 ans, au noviciat des Frères des écoles chrétiennes. Recevant le nom de Frère Mutien-Marie, il fut, dès 1859, affecté à l’institut Saint-Berthuin de Malonne, où il passa le reste de sa vie. Peu doué pour l’enseignement, il était affecté à des emplois subalternes qu’il acceptait avec joie et humilité : surveillances et cours de dessin et musique, catéchisme. Ses élèves le surnommaient Le frère qui prie toujours.
Il est mort le 30 janvier 1917. Sa tombe, au cimetière de Malonne, attira de nombreux pèlerins. Pour faire face à cet afflux, son corps fut transféré dès 1926 au pied de l’église, puis, en 1980, dans la chapelle actuelle.
Frère Mutien a été béatifié en 1977 et canonisé en 1989.