Le Tombois, un projet du Réseau nature de Natagora
La Zone naturelle du Tombois est gérée par le propriétaire, Michel Noack, avec l’aide de la Régionale Natagora Coeur de Wallonie. Plusieurs journées de gestions sont organisées tout au long de l’année avec l’aide de la régionale et d’autres bénévoles. Le biotope est constitué d’éboulis calcaires, d’une zone humide, d’un milieu semi-ouvert à proximité de la forêt. On peut y observer des traces de la gestion humaine : débroussaillage, création d’une nouvelle mare et d’un mur sec, nouvelles plantations,…. Des animaux y sont régulièrement remis en liberté après avoir été soignés dans un centre CREAVES. Des inventaires de faune et de flore sont à l’occasion effectués et consultables via la page Facebook de la réserve, actualisée avec de nombreuses photos.
Ce lieu est un bel exemple d’écotone, c’est-à-dire une zone de transition entre différents écosystèmes. Il est bordé par la forêt, les champs, les vieilles carrières. Les écotones sont riches en biodiversité car ils accueillent un grand nombre d’espèces provenant des milieux adjacents.
Il est capital, pour l’avenir de nos enfants, de protéger notre environnement de la perte de ces espaces naturels. Cela passera notamment par la création de réseaux écologiques. Nous avons déjà vu nombre de haies, de vergers, de mares, de vieux arbres isolés, de terrains en friches, de vieux murs, de talus et bords de route, ou encore bientôt des zones boisées et des chemins agricoles. Ces lieux disparaissent alors qu’ils sont des écosystèmes particuliers créant des corridors écologiques entre les réserves. De nombreuses espèces s’y réfugient, s’y nourrissent, y nichent, y passent l’hiver. Ce sont des lieux de vie indispensables à préserver, soigner et promouvoir afin de sauvegarder et même accroître la biodiversité, et protéger ainsi la qualité de la chaîne alimentaire dont l’homme dépend. De nombreux soutiens sous forme de subsides, d’appels à projets, de conseils personnalisés et de documentations existent pour nous aider à poser les bons gestes en faveur de la biodiversité.
Dans la même zone, apparaît bientôt un vieux verger d’environ 1,5 ha entretenu depuis peu, après 26 ans d’abandon, par les gestionnaires de la Réserve du Tombois. Au fond du terrain, deux ânes broutent au printemps. Ici, un Bruant jaune chante souvent son couplet reconnaissable. Plus rares ici à Malonne, deux Linottes mélodieuses et plusieurs couples nicheurs de Tariers pâtres ont aussi été observés. Ces vieux vergers et carrières de Malonne sont d’une grande richesse pour la faune, d’où l’importance de les sauvegarder. Par exemple, en une poignée de kilomètres carrés, on peut rencontrer la quasi-totalité des espèces de rapaces nocturnes de Belgique qui aiment l’alternance des milieux boisés et ouverts pour chasser. Dans ce verger, un arbre abrite un Hibou moyen-duc. Le Grand-duc, quant à lui, niche dans une carrière à Floreffe à environ 1 km à vol de hibou. L’Effraie des clochers, la Chouette hulotte et la Chevêche d’Athéna peuvent se voir ou se faire entendre à l’occasion.
Notre regard est attiré soudain par une drôle de boîte ressemblant à une vieille caméra suspendue à un arbre. Il s’agit d’un des 10 nichoirs à Chevêche d’Athéna installés à plusieurs endroits de Malonne par les bénévoles de la Réserve du Tombois et de la Régionale Natagora Coeur de Wallonie. La Chevêche d’Athéna était autrefois très présente à Malonne car elle y appréciait ses nombreux vergers pour chasser et nicher. Ceux-ci se mourant, les nichoirs permettent d’atténuer le déclin de la population. Le tube qui sort de la boîte sert de porte d’entrée pour la Chevêche et empêche les Fouines ou autres prédateurs d’y accéder. En 2019, cinq des 10 nichoirs ont été occupés et produits 15 jeunes Chevêches à l’envol. Cela a conduit à la création d’un nouveau Groupe de travail au sein de la régionale Natagora « Cœur de Wallonie » : ATHENAM.
Texte : Philippe Burgeon
Résumé :
La Zone naturelle du Tombois est un terrain privé de 6,5 ha. Il a été récemment inscrit au « Réseau Nature » initié par Natagora pour favoriser le maillage écologique et l’extension de la biodiversité. Chaque particulier, entreprise, école ou commune peut se joindre à ce réseau, quelle que soit la taille du terrain alloué.