Monastère des Clarisses

Le monastère des sœurs clarisses de Malonne trouve son origine dans l’expulsion de toutes les congrégations religieuses de France, décrétée en 1903 par le gouvernement anticlérical, présidé par Émile Combes. C’est ainsi que la communauté clarisse de Saint-Omer (Pas-de-Calais) arrive dans notre région, où l’accueille l’évêque de Namur Mgr Heylen. Un premier gîte est d’abord trouvé, la Ferme blanche, à Malonne. Le 21 octobre 1903, huit religieuses, conduites par leur abbesse, Angèle de Saint-Jean Capestran, s’y installe. Le petit couvent prend le nom d’Ave Maria et observe la règle de sainte Claire.

Les locaux sont toutefois peu commodes et le loyer trop coûteux. La communauté décide alors de construire un nouveau bâtiment, sur la colline du Tombois, sur un terrain de deux hectares que leur vend la famille Noulard. Le 16 août 1906, le nouveau monastère est prêt pour recevoir les religieuses. En 1919, le monastère de l’Ave Maria est détaché de celui de Saint-Omer et érigé en monastère indépendant. Une des sœurs fondatrices, mère Marie-Antoine de Jésus, est élue abbesse.

Durant plus d’un siècle, les clarisses malonnoises mènent ici, dans un environnement de nature, une vie de recueillement, de pauvreté. Dans les années 1960, le concile Vatican II fait évoluer la règle, avec la suppression de la grille. Alternant moments de prière, de travail manuel et intellectuel, les sœurs –  au nombre d’une trentaine à une époque – gardent la porte ouverte à tous et particulièrement aux personnes en détresse, qu’elles viennent de Malonne ou d’ailleurs.

Au tournant du siècle, avec la crise des vocations, les religieuses prennent de l’âge ; la communauté ne se renouvelle plus et doit finalement se résoudre à abandonner un bâtiment devenu trop grand. En juin 2015, elle quitte Malonne ; la plupart des religieuses rejoignent la maison Notre-Dame du Chant d’oiseau, à Bruxelles. Le site malonnois est alors revendu à un promoteur immobilier, qui le rénove complètement et le transforme en une vingtaine d’appartements.

Texte : Jean-François Pacco